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Réflexion journée mondiale du théâtre...

Dernière mise à jour : 13 août 2020

Photo de Vadim Fomenok

La place du théâtre dans la société. Grande thématique maintes fois dissertée. Face à ce colosse d’interrogation, je prends la bande des pneus crevés. Je m’arrête, et par facilité ou par réalisme, j’appelle l’assistance des philosophes ratés. En long, en large, en travers d’autres experts que moi ont retourné toutes les pièces de la mécanique  poétique. En effet, le théâtre a dû passer au contrôle technique sans quoi, il ne serait pas un véhicule autorisé dans le paysage littéraire. 


De tout temps, il a porté en épée de Damoclès sa toujours extinction prochaine et a survécu.  Il  a tenté « Sysiphement » d’exprimer l’indicible et ont surgi des compréhensions. Il a fasciné, intrigué, exaspéré ou déçu mais n’a jamais laissé personne indifférent. A coup de mentir vrai, de pulsions, d’état, de propre vérité, de provocation ou de cuisine intérieure, le théâtre parle de l’homme. Il déploie la palette des possibles, il titille et charrie la réflexion, il soulage et suggère notre être comprimé par cette vie rudement menée. Il point d’orgue le temps d’une représentation. Il sculpte les âmes. Il nous  projette  au cœur des drames, il orchestre les rires et les larmes.  


Tant qu’il y aura des concepteurs, des conducteurs et des passagers, le théâtre aura,  toujours, de quoi se parquer. 


Néanmoins, sans "benz" ou sans travailleur à la chaîne pas de nouveau modèle à sortir d’usine. Pas de théâtre sans les petites mains qui le confectionnent. 


Transport supprimé, parking déserté, horodateur déprimé.


La plupart du temps, moi apprentie comédienne, je me sens plutôt une inadaptée sociale. Le comble. A la fois par ce qu’on me renvoie, mais aussi par ce que je vis.

  • Comme les kinés, ma formation dure quatre ans. A la fin, nous avons tous les deux un master, mais moi mon diplôme ne sera pas valorisé. Ou alors si, mais dans une administration. 

  •  Mon futur travail est considéré comme un hobby. La rétribution y est facultative.

  • Je vais produire des concepts, défendre des pensées,  utiliser mon corps, vivre de mon image, donner ma voix. Bref, rien d’utile. non?

  • Le bon créneau parait-il : un vrai travail en poche et l’art à temps partiel.

  • Souvent, j'entends: "Tu « joues » ! Cela doit donc être une partie de plaisir tous les jours."

Debout dans mon bus direction conservatoire, j’observe le monde. J’y suis, fréquemment,  agressée par la précarité, la connerie et l’aigreur que j’y rencontre. La violence de ces rendez-vous matinaux chamboule souvent le reste de ma journée, me donne l’envie d’agir et d’en parler.


Je ne suis pas cette société où le temps et l’argent comptent plus que les gens. 

Je ne suis pas cette société où la productivité assèche la diversité.

Je ne suis pas cette société où la recherche de l’épanouissement se chronomètre, se select et  doit finalement s’arracher.

Je ne suis pas cette société où la liberté commence où s’ouvre le porte-monnaie. 


Je suis de cette société qui s’interroge, qui réfléchit et pense le monde. Qui veut améliorer. Qui considère chacun des membres de sa communauté. Qui cède sa place dans les "tromé". Qui  pense solidaire. Qui sourit et espère. Qui constate. Qui reflète. Qui parfois ob- et souvent sub- jectivise. 


Je veux pourvoir créer, jouer, rencontrer et vivre mon expérience sans culpabiliser.

Je ne suis pas un parasite. 

Je ne profite pas du système. 

Je ne suis pas fainéante. 

Je fais un vrai métier avec bons et mauvais côtés. 

Je suis utile à la société. 

J'en fais partie et j'y ai ma place. 


Certains diront de moi que je suis sensible, originale voire utopique.  Je suis, seulement, un être humain à part entière et ce qui me passionne, moi, c’est d’être artiste.


-2014-

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