Quand la nuit tombe et que les paupières résistent aux rêves ,
L'angoisse monte.
Ce fil si fragile qui nous relie
Il s'étire , s’effiloche,s'amenuise.
Usé.
Épluché par le vent.
Il n'existe presque plus,
Mais ce « presque » on le retient pourtant.
Coupons souffle pour le préserver,
Immobile pour pas le briser.
Ce pincement au cœur quand on y pense :
S'il lâchait brusquement...
Serait-ce un saut dans le vide ?
Un coup au ventre ?
Une brisure ?
Tout tient-il à ce lien minuscule ?
Je ne veux pas m'imaginer
L'absence.
Quand le fil sera rompu,
Quand tout ce que j'ai connu
n'existera plus.
L'autre, si réconfortant d'habitude, devient synonyme de perte, de solitude,
de tristesse prochaine.
Imaginer le « sans » déchire.
Est-ce cela grandir : être en première ligne, orphelin ?
Ensuite, la peur crispe l'estomac.
Je passerai aussi par là.
Seule pour une fois.
Effacer ! On veut effacer ces pensées.
On change de position dans le lit.
On se raccroche aux fils de la vie.
Jusqu'à la prochaine insomnie.
-2016 -
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