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Historique de ma conscience féministe.



Bien que source de tourments depuis au moins l'adolescence, je crois que mon véritable intérêt pour le « féminin and cie » a débuté lors d'un stage d'initiation à l'autodéfense féministe avec l'A.S.B.L Garance. J'avoue qu'aujourd'hui je ne me souviens plus des raisons qui m'ont poussée à suivre cette formation...

Peut-être que l'idée de surprendre par ma force de combat me plaisait... (Jouissance que le Judo de mon enfance n'avait pas pu me procurer.) Peut-être que déjà des moments de non-mixité m'attiraient. Peut-être que j'avais peur sans le savoir. Peut-être que j'étais simplement curieuse. Peut-être que je devais être là, un point c'est tout.

Durant ce stage, entre deux exercices, j'écoutais l'inter-génération de femmes à ma disposition. Elles étaient toutes plus avancées que moi dans leur réflexion sur le thème. Le soir en rentrant, je lisais Irène Zeilinger. Et puis surtout, je tombais des nues. Pourquoi ? Parce que je m'apercevais de mon ignorance et du carcan dans lequel je vivais.

Dès lors, c'était foutu. Je ne pouvais plus faire semblant de ne pas savoir.

Bref, sachez que mes capacités d'autodéfense n'ont pas vraiment évolué depuis. (Certainement, par manque de pratique de ma part.) Par contre, cette expérience a planté une graine en moi : celle d'une soif de savoir, de partager et de défendre. Plus tard, les projets artistiques (« L », « Le Corset invisible », « Ils étaient des femmes » , « Sois-toi, tu es belle », « 3 jours du non » ...) et les rencontres de femmes sont devenus les piliers de mon cheminement.

Voilà pourquoi je me suis lancée dans la constitution de ce groupe.( Rejoignez-moi/nous! ) Histoire d'inter -agir ensemble, d'apprendre encore, de voir d'autres horizons que celui d'où je parle et peut-être trouver une réponse à cette question qui me taraude depuis quelque temps : qu'est-ce que cela veut dire être une femme aujourd'hui?

Ici, nos mères, nos pairs ont lutté pour le respect de nos droits. Par conséquent, nous reprenons peu à peu possession de notre corps. Nous pouvons nous instruire. Nous pouvons sortir de nos foyers. Nous pouvons penser par et pour nous-mêmes. Nous pouvons nous exprimer. Nous pouvons nous épanouir dans des carrières et des choix professionnels même si cela ne nous est pas forcément facilité. Nous pouvons déléguer les tâches ménagères à des machines, à nos partenaires, à d'autres femmes/ hommes malheureusement souvent plus précaires. Nous partageons un peu les congés de maternité. Ainsi,nous tendons lentement vers l'égalité homme-femme.

Le chemin n'est, sûrement, pas terminé. Il y a encore de quoi élever nos voix comme des systèmes d'alarme soit pour protéger les acquis soit pour en ajouter d'autres dans la foulée. En outre, depuis 68, la définition de la femme a changé non? Ce qui la déterminait hier n'est peut-être plus ce qui la fonde aujourd'hui. Tous ces changements ont aussi impacté l'équilibre de notre communauté. Les femmes se métamorphosent et elles transforment le monde avec elles.

Tant mieux !

Nos aînées ont milité, revendiqué l'égalité. Il fallait que cela bouge et elles l'ont demandé avec tant de conviction que cela a bougé.

Toutefois, je me demande couramment que faire de ce cadeau que leur lutte m'a légué ? Suis-je capable d'en mesurer véritablement l'importance et l'essence tant que je ne le crois pas menacé, tant que je m’approprie ce concept de « femme », que je l’invente avec mes sœurs et le découvre en tentant de l’accorder avec mon présent, mon passé, mon futur? Puis-je réellement évaluer le chemin parcouru? A l'heure où le féminisme revient sur le devant de la scène, où il s'apparente tantôt à une tendance tantôt encore à une injure ou à ce que l'on ne peut affirmer sans être qualifiée de castratrice, d'hystérique voire de harpie, comment faire la part des choses? Comment garder le cap? Comment rester la garante de l’émancipation et des droits de mes consœurs? Comment être ?

Féminisme: tout un programme.

Pardon les militantes, je balbutie, me perds et me vautre dans ces contrées. Alors, sans plus tarder, je prends sous un bras mon envie de parler de la femme. Je case dans mon sac à dos ce besoin urgent de reconnaissance en tant que protagoniste de la société que j’ai décelé chez les frangines rencontrées. Celui que je ressens, aussi, parfois. Puis, sans vraiment de boussole, j’avance.

Advienne que pourra.

Et vous? Quelle est votre histoire?




Photo moi :)

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