Que je me regardais. Les cheveux en bataille, la crotte d'yeux au coin de l’œil, le pli du drap et la bave séchée étaient là encore: fidèles acolytes de mes réveils! Ça m'a rassurée. Ouf! Ma vie n'avait pas trop changer pendant la nuit.
Alors j'ai pu commencer ma journée. Un soliloque d'abord, bien avant le café, mais juste après le passage embrumé au wc et la vision du reflet. Se parler , pas que dans la tête. Se parler avec de vraies syllabes, des sons pour remplir l'appartement. Utiliser des mots pas toujours tendre envers moi, le monde, mon compagnon pour tronquer l'absence. Ma complainte, après avoir rebondi quelques fois d'un mur à l'autre, arrive à mon oreille, entre dans le conduit auditif et s’imprégner sur mon tympan. Faire trace de ce dialogue matinale avec la peau de vache insatisfaite qui loge sous mon cuir chevelu. Liberté d'expression qu'ils disent. Alors les sons fuitent de ma bouche. J'avoue, je ris de ses inepties. Parfois moins, parfois plus. Aujourd'hui, je souris. Le soleil la fera taire. Du moins, je l'espère. Si pas, je m'y attellerai parce que bon liberté d'expression qu'ils disent, mais faut pas pousser trop loin le bouchon non?
Consigne:
Poursuivre cette phrase: "Ce matin, je me suis levé(e). Je me suis mis(e) devant le miroir et j'ai vu..."
Temps: 15 minutes.
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