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Au froid ardent, époumonant, suffoquant.


Traquer le bout du monde et le prendre à tous ceux

Qui survivent au froid ardent, époumonant, suffoquant.

Qui clouent l'homme aux pavés,

Sans laisser de répit aux larmes des mères, aux crânes pressés, stressés, aux précarisés.

Elle souffle dans la pénombre , la misère. Elle avale le hors-cadre, le marginale, le pas banale.

Elle rafle le plus fragile, précipite le chétif, le pas de veine, le malchanceux. Elle pousse à la débrouille , aux magouilles.

Elle creuse les joues.

Elle cerne.

Elle rend le teint gris.

Elle démolit l'orgueil, mais pas que...

Elle bousille la confiance, l'image de soi.

Elle assomme à coup de mépris

Comorbidité de facto.

Pas de chance, pas de pot,

Pas de quoi assurer les arrières,

Pas de quoi s'assurer un avenir

En apnée.

La tête sous l'eau

Elle enfonce, tu plonges.

Baisse la tête , mon gars, et jette cette fierté au feu,

T'en auras pas besoin là où la misère t'emmène

Au tréfonds des entrailles de la terre,

Là, où l'humanité a donné son renom.


- 03/2020 -

Matériel: chanson “Du courage” de la grande Sophie +phrase(s) piochée(s) dans le livre “Nous, avec le poème comme seul courage”.

Consigne: écrire en commençant par la phrase piochée dans le livre.

Inspiration made in "Les ateliers de l'escargot."

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